L’inclusion : pourquoi on y croit ? Pourquoi on se bat ?

Publié le par Sarah Nicoud

L’inclusion : pourquoi on y croit ? Pourquoi on se bat ?
L’inclusion : pourquoi on y croit ? Pourquoi on se bat ?

      Lorsqu’on a un enfant différent on prend conscience de toutes ces choses que l’on prend pour acquises mais qui ne le sont pas lorsque le handicap s’invite : trouver un mode garde, aller à l’école, faire des activités, du sport, partir en vacances,… Quand on devient parents ça nous parait normal tout ça. C’est normal… pour un enfant ordinaire. Mais est-ce normal que ce soit anormal pour un enfant différent ? Avant d’avoir Mathilde, je ne m’étais jamais posé la question. Lorsque je voyais un enfant différent être intégré dans des activités ordinaires, je trouvais ça super mais ça n’allait pas plus loin. A aucun moment je ne me suis demandée si chaque enfant atteint de handicap en avait la possibilité… ou pas. Et, je dois l’avouer, une partie de moi estimait que c’était peut-être préférable (pour qui ?) que les personnes handicapées (surtout mentales) restent « entre elles ». Et puis Mathilde est arrivée, ce qui m’a donné l’occasion de pas mal réfléchir à la question ;-)

 

 

En fait quand Mathilde est née, l’idée qu’elle soit intégrée le plus possible dans la société s’est imposée à nous.

D'abord parce que nous avions eu Zoé avant et  que malgré le handicap, nous voulions pouvoir avoir la vie la plus normal possible. En commençant par continuer de travailler ce qui veut dire avoir accès à un mode garde puis à l’école, puis en centre de loisirs (le handicap isole, enferme et si on n’ y prend pas garde c’est un peu la double peine).

Ensuite et surtout parce que nous estimons qu’elle a le droit de vivre pleinement sa vie au milieu des autres,  dans la mesure où cela lui convient,  et qu’elle doit pouvoir bénéficier de tout ce que la société peut proposer à un enfant de son âge et ainsi, par exemple, lui permettre  de s’épanouir dans une activité que ce soit dans le domaine sportif ou culturel.

Nous avons clairement conscience du défi que représente l’inclusion. C’est illusoire de croire que l’inclusion consiste uniquement à ouvrir les portes d’une crèche, d’une école, d’un centre de loisir, d’un club de sport ou d’un cours de musique. Accueillir un enfant différent dans un groupe demande forcément des efforts d’adaptation et  peut-être même du travail en plus. Certains acceptent de jouer le jeu, d’autres pas.  Elle est là toute la difficulté de l’inclusion. Encore faut-il en avoir pleinement conscience…

A nous ensuite, parents, de rechercher les personnes ou les structures qui acceptent de jouer le jeu. Et c’est fatiguant. Parce que rien ne se fait facilement. Parce qu’on n’inscrit pas Mathilde au centre de loisir ou à une activité aussi facilement que  comme on le fait pour Zoé.  On commence par tâter le terrain et « prendre la température ». On prend sur soi quand on nous répond qu’on accepte de faire un « essai », parce la porte est ouverte et  que c’est déjà bien.  Et puis on s’inquiète. Et si l’essai n’était pas concluant ? Va-t-on en rester là ou va-t-on devoir chercher une autre solution ?

Alors voilà, l’inclusion, on y croit, même si c’est loin d’être facile. Parce qu’on est convaincu que notre bouille d’amour a toute sa place dans la société  et qu’elle a beaucoup à apporter aux personnes qui accepteront de s’ouvrir à sa différence.

Publié dans Inclusion

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